Le lundi 24 novembre 2025 à 21h10, France 2 diffusera Mort sur terre battue, un téléfilm policier qui mêle suspense sportif et drame humain, et qui marque une première : le premier rôle de fiction à la télévision de Yannick Noah. Le film, tourné au Lagardère Paris Racing dans le bois de Boulogne, plonge les spectateurs dans les coulisses sombres du tennis féminin français, après la découverte du corps de Manon Picard, jeune prodige de 19 ans, retrouvée morte sur un court quelques jours avant un tournoi WTA majeur. Ce n’est pas un accident. Ce n’est pas une maladie. C’est un meurtre — et l’enquête, menée par le capitaine Romain Fabiot (Florent Peyre), va révéler des secrets que le tennis préfère garder enfouis.
Un monde où les victoires cachent des blessures
Manon Picard, décrite comme « le nouvel espoir du tennis féminin français », n’était pas seulement une joueuse talentueuse. Elle était aussi une fille aux pressions énormes : celles de son père, Rémy Picard (Laurent Bateau), ancien entraîneur devenu manager obsédé par le succès ; celles de sa rivale, la Ukrainienne Larissa Dubenko, dont les adversaires ont souvent subi des blessures inexpliquées juste avant les matchs ; et celles d’un système qui valorise les résultats plus que les personnes. Le téléfilm ne se contente pas d’un simple « whodunit » : il démontre comment le tennis de haut niveau, souvent idéalisé, peut devenir une cage dorée où les jeunes filles sont sacrifiées sur l’autel de la performance.
Yannick Noah, l’ancien roi qui joue le gardien du temple
Le personnage de Vincent Beti, interprété par Yannick Noah, est un ancien joueur, lui aussi, mais sans la gloire de son double. Il n’a jamais remporté Roland-Garros — contrairement à l’acteur dans la vraie vie — et s’est reconverti en directeur du tournoi, un poste qui le place entre les joueuses, les sponsors et les médias. Il connaît tout le monde. Il a vu les tensions monter, les contrats se briser, les entraîneurs manipuler les kinés. Il est le gardien du temple — mais est-il aussi son complice ?
« Mon fantasme, c’est de sortir du tennis », a confié Noah à Le Parisien. « Là, je joue la comédie. » Il ne ment pas. Ce n’est pas un acteur. Il n’a jamais lu un scénario comme ça. « Florent connaissait son texte par cœur. Moi, j’avais survolé. » L’équipe a dû lui trouver une répétitrice. Pourtant, ce n’est pas la technique qui fait la puissance de sa performance — c’est l’émotion. Ce regard, cette tension dans les épaules, ce silence quand il parle des joueuses comme de ses filles. Il ne joue pas Vincent Beti. Il le ressent.
Un policier amoureux du tennis
Le capitaine Romain Fabiot, incarné par Florent Peyre, est un personnage rare : un flic qui comprend le tennis. Pas comme un spectateur, mais comme un passionné qui a joué à l’université, qui connaît les gestes, les tensions nerveuses, les silences entre deux jeux. Il ne voit pas un corps sur un court. Il voit une fin de série, un match perdu avant même le service. « Ça m’intéressait de me retrouver avec lui sur un terrain », dit Peyre à propos de Noah. « C’est un champion, mais aussi un chanteur. Il a l’habitude d’interpréter. » Et c’est là que le film gagne en profondeur : il ne s’agit pas de deux hommes qui enquêtent. C’est de deux artistes qui tentent de comprendre une tragédie à travers leur propre langage — l’un par la vérité, l’autre par la mémoire.
Le lieu qui n’était pas censé être le lieu
On s’attendait à Roland-Garros. Le stade, les tribunes, les fanions tricolores. Mais le producteur Jean-Baptiste Neyrac a choisi le Lagardère Paris Racing. Pourquoi ? « Le stade est trop grand, les contraintes trop complexes », explique-t-il. Ce choix est révélateur. Le Lagardère, c’est le lieu des entraînements, des coulisses, des réunions discrètes. C’est là que les jeunes joueuses passent leurs matinées, loin des caméras. C’est là que les secrets se tissent. Le film ne montre pas le spectacle. Il montre ce qui se passe avant, après, en dehors. Et c’est bien plus effrayant.
Le journaliste qui joue le journaliste
Un détail qui passe inaperçu, mais qui parle fort : le journaliste sportif Lionel Chamoulaud apparaît dans le film… en tant que journaliste sportif. Un clin d’œil, certes. Mais aussi une mise en abyme. Dans un monde où les médias sont souvent accusés de créer des mythes, puis de les détruire, Chamoulaud incarne cette machine à raconter des histoires — parfois vraies, parfois manipulées. Il est là, en coulisses, à noter les réponses, à chercher le scoop. Il ne juge pas. Il diffuse. Et c’est peut-être le plus dangereux.
Qui a tué Manon Picard ?
Les suspects sont nombreux : le père trop exigeant, la rivale trop chanceuse, le kiné qui connaît trop bien les blessures, le directeur qui cache des dossiers. Mais la vérité, révélée dans la dernière scène, est plus simple et plus triste : Manon voulait arrêter. Elle avait signé un contrat avec une clinique en Suisse pour un traitement contre l’anorexie sportive. Elle voulait vivre. Et quelqu’un l’a empêchée. Ce n’était pas un rival. Ce n’était pas un ennemi. C’était quelqu’un qui croyait encore que la victoire justifiait tout. Le film ne montre pas un criminel. Il montre un système. Et dans ce système, Vincent Beti — l’ancien roi, le nouveau gardien — a choisi de fermer les yeux. Jusqu’au jour où il n’a plus pu.
Une première pour Yannick Noah — et peut-être une nouvelle carrière
Yannick Noah a dit qu’il ne regarderait probablement jamais le film. « C’est une souffrance », confie-t-il à Toutelatele. « Je ne peux pas revoir mes matchs. Je ne peux pas me voir parler. » Mais peut-être que cette fois, il le fera. Parce que ce n’est pas un documentaire. Ce n’est pas une interview. C’est une fiction. Et dans cette fiction, il a fait quelque chose qu’il n’avait jamais osé : il a parlé de ce que le tennis cache. Il a mis en scène la douleur. Et ça, c’est plus fort qu’un titre de Grand Chelem.
Frequently Asked Questions
Pourquoi le téléfilm a-t-il été tourné au Lagardère Paris Racing et non à Roland-Garros ?
Selon le producteur Jean-Baptiste Neyrac, le stade Roland-Garros présente des contraintes logistiques trop importantes pour un tournage de fiction : réservations complexes, protocoles de sécurité stricts, et une capacité trop grande qui nuit à l’intimité du récit. Le Lagardère Paris Racing, plus petit et plus intimiste, offre un cadre plus authentique pour les coulisses du tennis, où les jeunes joueuses s’entraînent loin des projecteurs.
Yannick Noah a-t-il déjà joué dans un film auparavant ?
Non, Mort sur terre battue est sa première expérience dans une fiction télévisée. Il a déjà participé à des documentaires et des émissions de télévision, mais jamais à un scénario écrit avec des dialogues et un personnage fictif. Il a reconnu avoir eu du mal à apprendre son texte, n’ayant jamais fait d’acteur auparavant, ce qui rend sa performance d’autant plus remarquable.
Le personnage de Vincent Beti est-il inspiré de Yannick Noah ?
Bien que Yannick Noah incarne Vincent Beti, le personnage n’a pas connu la même carrière que lui dans la réalité : Beti n’a jamais remporté Roland-Garros, et son parcours est plus humble. Le scénario utilise l’aura de Noah pour explorer les contradictions du tennis français, mais ne le présente pas comme un héros — plutôt comme un homme hanté par ses choix, ce qui rend le personnage plus nuancé que son interprète.
Quels sont les autres acteurs notables dans le téléfilm ?
Florent Peyre incarne le capitaine Romain Fabiot, un policier passionné de tennis, tandis que Roxanne Roux joue la lieutenante Camille Lauristan, une jeune enquêtrice perçue comme une « pistonée » par sa hiérarchie. Florence Hebbelynck incarne la commissaire Béranger, et Laurent Bateau joue Rémy Picard, le père de la victime. Le journaliste Lionel Chamoulaud apparaît dans son propre rôle, ajoutant une touche de réalisme.
Le téléfilm est-il basé sur un fait réel ?
Non, l’histoire est entièrement fictive, mais elle s’inspire de plusieurs affaires réelles dans le tennis féminin, notamment les cas de troubles alimentaires chez les jeunes joueuses, les blessures suspectes avant les matchs, et les pressions excessives exercées par certains parents ou entraîneurs. Le scénario, écrit par une équipe ayant déjà travaillé sur Mort sur la piste, cherche à dénoncer les dysfonctionnements du système, pas à raconter un événement précis.
Où peut-on regarder le téléfilm en dehors de la France ?
Outre la diffusion sur France 2 le 24 novembre 2025, le téléfilm sera diffusé en Suisse sur RTS 1 le 17 octobre 2025, et en Belgique sur La Une le 26 mai 2025. La coproduction implique la RTBF, ce qui garantit une diffusion francophone élargie, mais aucune diffusion internationale n’est prévue pour l’instant.