Compte-rendu de la 12ème RdB

La RdB a eu lieu mardi 30.04. C’est d’abord D.T. (Collectif Antigone, site liberalismepourlesdebutants.fr) qui a pu présenter l’initiative “votez Frédéric Bastiat“ aux Régionales 2010. Marqué par son expérience de candidat malheureux pour Alternative Libérale, Daniel est parti d’un certain nombre de constats: le “chauvinisme” des Français, marié à leur ”nullité” en économie, mais leur intérêt marqué pour l’histoire ou la philosophie, devraient conduire les Libéraux à éviter le libéralisme anglo-saxon pour prouver que celui ci s’inscrit en réalité dans une tradition bien française, où l’on retrouve 1789, Turgot ou les Lumières. Aussi, on ne peut que constater que les politiques qui s’affirment “libéraux” ont un discours “posé, calme, de salon”. Dès que ceux-ci emploient des mots simples, ils se retrouvent aisément accusés de poujadisme. Pourtant, le besoin d’un discours moins élitiste ou feutré se fait sentir. Enfin, il est sans doute nécessaire d’accepter que les libéraux eux-mêmes sont responsables de leur échec. L’humour est rarement utilisé. Pourtant, le discours systématiquement rationnalisé voire pontifiant est une barrière.
 
Ces constats ont amené DT à, en deux semaines, improviser une campagne fictive. Il a d’abord hésité à voter Ron Paul, voire Benjamin Constant. Finalement, c’est le nom de Frédéric Bastiat qui a été retenu. Son oeuvre, très littéraire, est évidemment une atout susceptible de séduire des lecteurs sceptiques face au langage économique. C’est avec Lexington que Daniel a lancé le collectif Antigone (du nom de la “mère” des libéraux jusnaturalistes). Tout est parti de Libéraux.org, puis de facebook et des blogs. Dans un second temps, des tractages ont été rapidement organisés à Paris, Poitiers, Strasbourg. DT s’est ainsi déguisé en Frédéric Bastiat pour un clip. Les sympathisants ont ainsi été invités à rayer un bulletin, à le photographier avant de voter, à envoyer la photo au collectif et une lettre au parti concerné. Le collectif a reçu plus de soixante bulletins rayés.
 
Evidemment, les membres du collectif préféreraient voter pour un candidat vivant et non fictif. Mais si un vivant n’émerge pas, ils n’excluent pas de recommencer pour les Présidentielles. Une telle initiative pourrait faire parler d’elle (dans l’optique d’un “combat des chefs” à droite comme à gauche ou d’une élection à 50,5%/49,5% au second tour) et, surtout, attirer le regard des politiques si 5.000 militants libéraux agissaient de la sorte. 
 
Olivier Vial (Président de l’UNI) a présenté l’ouvrage Laissez nous respirer ! contre la dictature des bien pensants de Jacques Rougeot (Fondateur de l’UNI). Ce projet avait été pensé différemment mais a finalement été servi par l’actualité, accompagnant une pétition de soutien à Eric Zemmour et une campagne d’affiches contre le politiquement correct (“politiquement correct, vérité bâillonée“). Le livre s’inscrit ainsi dans une dynamique générale visant à remettre en cause le climat ambiant. En effet, l’UNI a toujours revendiqué son combat pour la France. Or, l’absence de menaces à l’intégrité du territoire (qui étant pesant lors de la création de l’UNI au début des années 70) a laissé place à une disparition de son essence, à la perte de la civilisation française.
 
Pour Jacques Rougeot, il est devenu urgent de retrouver l’air, des raisons de s’exprimer. Car l’auto censure, peu à peu intégrée par des mécanismes subversifs. Si le “communisme et le gauchisme post soixante huitard” ont disparu, leur influence reste lattente. Déjà, en 1980, le Général Delaunay, proche de l’UNI, écrivait un ouvrage intitulé La foudre et le cancer. La foudre n’était autre que l’arme nucléaire de l’URSS et le cancer l’influence néfaste contre la civilisation occidentale. C’est par celle-ci que le communisme a pu tuer toute défense immunitaire: en marginalisant, démoralisant ses adversaires (discrédités lors de leurs prises de parole, par exemple en étant accusés de “racisme”); discréditant l’opinion publique elle-même (culpabilisée, par exmple sur le colonialisme); en cachant la vérité. Lénine disait ainsi que “les faits sont têtus”: la réalité peut s’imposer. Mais l’extrême gauche sait que l’on peut faire cesser de croire en la réalité, notamment par le culte de l’émotion et la guerre lexicale: les clandestins deviennent des sans papiers, l’avortement l’IVG, etc.
Aujourd’hui, les associations et les media structurent l’opinion publique. Ils peuvent aisément intenter des procès politiques. Leur influence est déterminante: par exemple, la fondation Léo Lagrange, dont les statuts contenaient encore en 2004 “la promotion du socialisme auprès des jeunes” compte 7.000 permanents chargés de l’encadrement dans des centres de vacances ou encore de tutorats.
 
En conclusion, Olivier Vial s’est montré optimiste. En effet, la pétition en faveur d’Eric Zemmour a recueilli plus de 10.000 signataires en 72h. cela témoigne d’une nouvelle ferveur à droite et laisse le champ libre aux groupes de pression s’inspirant des méthodes de la société civile américaine.
 
Ensuite, Jean Robin (Essayiste et Directeur de la maison d’éditions Tatamis) a présenté son dernier ouvrage, Le petit dictionnaire des débats interdits. Jean a relevé la grande hypocrisie autour de la liberté d’expression en France. Selon lui, celle-ci est “morte en France” et il convient de s’interroger: comment a t-on pu passer de la liberté d’expression totale à son absence?
 
C’est à travers 16 thèmes que Jean Robin a étudié la question. Ainsi, plusieurs mécanismes de censure diffèrent. Dans le cadre de la peine de mort, il parle de “badintérisation” du débat: il y a un avant et un après la Loi. Pour l’avortement, il existait un tabou avant la loi (il était impossible d’évoquer l’avortement) et un nouveau tabou après (il est devenu impossible de se prononcer contre l’avortement). Aussi, en cas de débat entre deux visions, une troisième opinion peut bien souvent se retrouver écrasée, par exemple l’évolutionnisme non darwinien (coincé entre darwiniens et créationnistes) ou encore celle de la démonstration scientifique du paranormal (l’école du réalisme scientifique). Pourtant cette dernière est un véritable phénomène aux Etats-Unis, où de nombreuses recherches sont menées.
 
Jean Robin a poursuivi son analyse sur de nombreuses thématiques: l’impossibilité d’émettre des soupçons devant l’éventualité d’un complot (“alors que l’histoire est faite de complots”), sauf dans le cas du 11 septembre, où il est devenu de bon ton de se montrer sceptique ; ou de remettre en cause le traité de Lisbonne (même si son art. 49-9 devrait permettre à un pays membre de sortir de l’UE).
 
Enfin, Laurent Artur du Plessis (Contribuables Associés) a présenté la monographie de Jean-Paul Gourévitch Le coût de la politique migratoire en France. Celle-ci a notamment fait l’objet d’un article dans Valeurs Actuelles et a attiré l’attention du cabinet d’Eric Besson.
 
L’analyse est à la fois objective et chiffrée. Aujourd’hui, en période de crise économique, l’émigration et l’immigration coûtent 30,4 milliards d’euros à l’Etat, soit 2% du PIB. L’INSEE a dénombré environ 7,7 immigrés résidents en France, soit 12,7% de la population métropolitaine. Il serait d’y ajouter environ 550 000 clandestins. Le budget de la protection sociale représente près des 3/4 des dépenses de l’immigration. Notons que 14% des foyers immigrés bénéficient de la protection sociale contre 5% pour les “autochtones”. En définitive, il apparaît que l’immigration coûte plus qu’elle ne rapporte. A cela, Laurent Artur du Plessis souhaiterait ajouter l’adage : “on importe des bac-5 contre des bac +5″,  tout en relatbien que celui-ci soit à le relativiser: l’Afrique perd ses cadres.
 
Il est ensuite estimé que seulement 5% de l’immigration vient pour travailler. Pourtant, Laurent Artur du Plessis souligne que JP Gourévitch “est un modéré”: il ne tient pas compte de coûts immatériels, comme celui de l’intégration de jeunes issus de l’immigration, la baisse du niveau des établissements scolaires, voire encore leur violence, etC.
 
L’étude a obtenu un certain succès. Le Ministère de l’immigration a demandé une entrevue à Contribuables associés. Est ce une volonté de “retour aux fondamentaux” après l’échec des régionales? Une réceptivité accrue a été remarquée depuis quelques jours. Un rendez-vous parlementaire sur ce thème va être organisé. Ce qui était impensable il y a quelques mois encore. Notons que les députés ou leur représentant (un attaché parlementaire) doivent émarger lorsqu’ils viennent. Cela permet de les noter dans l’argus parlementaire publié par contribuables associés chaque année.

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One Comment

  1. lolik
    Posted 06/04/2010 at 10:09 am | Permalink

    Eh bien, que de regrets de n’avoir pu me joindre à vous. A la prochaine !

One Trackback

  1. By Compte-rendu de la 12ème RdB | Portail LHC on 06/04/2010 at 6:39 pm

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